Les Italiens originaires de Cavriago, dans la Reggio Emilia (Emilie-Romagne), ont commencé à émigrer à la fin du XIXe siècle vers le sud de la France, en Alsace et en Lorraine, à Pforzheim dans le grand-duché de Baden, en Argentine ou dans les bassins sidérurgiques de Pennsylvannie. Depuis le début, cette émigration a eu une dominante rouge, modelée d'abord par le socialisme, puis par le communisme et l'antifascisme, très anticléricale. Avec la montée du fascisme en Italie, le centre d'attraction devint Argenteuil et ils s'installèrent dans le quartier de Mazagran. Immigrés politisés, ils investirent très vite l'espace politique français. L'ouvrage analyse la trajectoire migratoire de ces immigrés italiens, leur insertion économique et sociale, leurs luttes politiques et antifascistes, leur identité sociale et culturelle. Il s'agit donc d'une histoire et d'une mémoire collective d'une communauté qui, par le biais des réseaux sociaux et par la mise en place d'une chaîne migratoire spécifique, s'est formée et transformée à 2000 km de son pays d'origine.
Si l'on se penche sur l'histoire des militants de l'action sociale telle qu'elle s'est construite en France (Marseille) à partir des mouvements de jeunesse ou d'éducation populaire issus du catholicisme ou du socialisme laïc autour de la question de la résorption du bidonville puis de l'accueil des familles immigrées, on constate que le profil des éducateurs ou des animateurs de l'action culturelle repose sur des valeurs d'engagement politique qui permettent aux générations issues de l'immigration d'accomplir une mobilité sociale sans renoncer à l'action collective. Cette élite qui forme les classes moyennes des cités, à l'emploi souvent précaire et qui a choisi d'investir les dispositifs d'animation reste au service d'une classe ouvrière qu'elle côtoie et sa propre réussite est un élément de régulation des relations sociales.
Etude de la politique franquiste instaurée à partir des années 1955, à l'égard des exilés espagnols en France, dans un souci de réhabilitation internationale du régime de Franco et d'intégration aux nouvelles institutions européennes. Les objectifs visés (entre autres, la neutralisation des organisations socialistes de l'exil) et les mesures employées (campagnes de propagande, dialogues avec les responsables de formations politiques, syndicales et internationales) sont étudiés.
Les dynamiques du débat sur la citoyenneté et l'intégration en France, dans les années 1980. L'auteur tente d'apporter une explication aux causes de la revitalisation du nationalisme et de la supériorité du modèle français d'identité nationale qui s'est développée au cours des dix dernières années, 1985-1995. Elle se réfère aux travaux de la Commission Marceau Long (1987), à l'affaire du foulard (1989), aux lois sur l'immigration et les nationalités adaptées en 1983, pour illustrer ses arguments.
L'auteur s'interroge sur la capacité de la France à gérer le Multiculturalisme qui caractérise désormais sa société et sur la réelle viabilité du modèle traditionnel fourni par le jacobinisme. Il analyse les mécanismes d'assimilation des étrangers, la politique migratoire des socialistes au pouvoir, le statut social des générations issues de l'immigration, la reformulation socialiste du jacobinisme - version actualisée du vieux modèle d'assimilation.
Après une présentation de l'organisation légale (loi du 21-03-1884) du mouvement syndical, l'auteur étudie l'influence et le rôle des ouvriers italiens dans le syndicalisme en France (Alpes-Maritimes, Nice). Sensibles aux idées socialistes ils contribuent, dès le début du siècle, à donner au syndicalisme un caractère plus revendicatif et révolutionnaire. Par leur syndicalisation, preuve de leur intégration, et leur prédominance dans la première tentative de grève générale, en septembre-octobre 1903, ils donnent une nouvelle dynamique au mouvement ouvrier local et conquièrent légalement le droit d'être reconnu et de se défendre.
L'apparition de quelques «éléments révolutionnaires», parmi les immigrés italiens en France (Alpes-Maritimes), à partir des années 1880 : leur rôle au sein de leur communauté et les réactions des autorités locales sont examinés à travers une histoire de vie, celle des époux Nativi, militants socialistes. Leur séjour dans les communes de la Turbie et Beausoleil, à partir de 1904, a été marqué par la création de sections du Parti Socialiste Italien (PSI), la mobilisation de leurs compatriotes pour leur syndicalisation ou pour des actions de revendications ouvrières (grève du 1er Mai 1906), mais aussi jalonné d'expulsions et retours répétés jusqu'au milieu des années 1930.
Lle rôle du Labour Party au Royaume-Uni entre 1930-1990. Analyse théorique et politique de l'élaboration de la notion de race dans le discours politique travailliste depuis les négociations de l'indépendance de l'Inde dans les années 1930 et la défense des juifs de l'est de Londres contre l'antisémitisme. L'auteur montre comment les travaillistes ont construit un ensemble de représentations négatives de la citoyenneté des Noirs et du pluriculturalisme, comment ils ont toléré la discrimination raciale, lui donnant même une orientation politique. Les limites du travaillisme sont mises en évidence à travers la marginalisation des représentants politiques noirs, l'absence d'un corps électoral noir.
Etude de la construction politique d'une communauté ou d'une classe autour de l'idéologie du socialisme et de l'antiracisme chez les Bangladeshis du Royaume-Uni (Londres, quartier Tower Hamlets). L'auteur examine les actions et la revendication des militants ou leaders bangladeshis ainsi que des partis politiques (Labour Party, Social Democrat Party) en les situant dans les débats et pratiques du système politique : chronologie d'évènements marquants entre 1978-1986, candidats bangladeshis lors des élections municipales en 1982-1986, différences de teneur du débat politique en périodes électorales et en dehors de celles-ci.
L'histoire de l'antisémitisme en France entre 1789-1944 : histoire officielle et histoire occultée. L'installation des communautés juives au 17ème siècle, l'émancipation des juifs sous Louis-Philippe. L'antisémitisme politique aux 18ème et 19ème siècles, la position des anarchistes, les socialistes face à l'affaire Dreyfus, la xénophobie des notables du consistoire, le silence de l'Eglise catholique en 1940-1942 devant le nazisme, le rôle de l'Union Générale des Israélites de France (UGIF).
Les mouvements migratoires (émigration et retour) yougoslaves examinés dans une perspective historique et en relation avec l'actuelle crise nationale. Etude du contexte socio-historique de l'émigration yougoslave dans les pays d'Europe Occidentale entre 1962-1988 et de l'évolution du système migratoire européen. Analyse de la conception de la politique migratoire dans l'Etat yougoslave moderne en référence : 1) au retour des migrants comme stratégie de développement économique et social; 2) à son intégration à la division internationale du travail.
L'histoire des immigrants aux Etats-Unis. L'image qu'ils se faisaient de l'Amérique; leur expérience de la liberté aux Etats-Unis; le rôle de certains groupes d'immigrants dans la diffusion des idées socialistes et anarchistes; la notion de citoyenneté pour ces immigrés; le rôle du mouvement ouvrier.
Les socialistes allemands avaient fait leur la tradition républicaine datant des révolutions américaine et française. Nourrissant de grands espoirs quant à l'avenir de la République américaine après l'abolition de l'esclavage, les immigrés socialistes allemands virent se creuser un fossé toujours plus grand entre leurs idéaux et la réalité politique et sociale. En dépit de leur critique de la société américaine, les socialistes germano-américains acceptèrent les droits civiques qui leur étaient offerts par l'Etat américain. Ils s'efforcèrent d'américaniser le mouvement socialiste tout en craignant que cela n'affaiblisse son caractère radical.
L'influence de la minorité ethnique yougoslave aux Etats-Unis entre 1880-1914, concernant entre autres les mouvements sociaux. Le rôle du mouvement ouvrier à travers les partis d'ouvriers et les organisations syndicales. Analyse des premières tentatives socialistes de regroupement visant à mettre sur pied un programme socialiste parmi les émigrés yougoslaves à partir de 1894, aboutissant à la création de la Ligue Socialiste Yougoslave de Chicago, en 1910.
L'histoire et le rôle de l'Union Nationale Croate (UNC), organisation au bénéfice des émigrés Yougoslaves (originaires de Croatie) installés aux Etats-Unis, 1894-1926. La création de l'union en 1894 et la prise de position politique des membres fondateurs par rapport aux pays d'origine et d'accueil. L'orientation donnée à l'union par les socialistes et communistes après 1918, privilégiant la fonction politique au détriment de la fonction ethnique. Les clivages et la création de l'Union Catholique Croate (UCC) en 1921, l'évolution de l'UNC.